CCSC 2012: Aider le cœur à guérir

13 décembre 2012

La médecine régénérative a occupé une place de choix au Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire (CCSC) 2012 et les chercheurs de l’Institut de cardiologie continuent d’innover en exploitant les cellules souches du corps pour réparer ou remplacer le tissu cardiaque endommagé.

Deux étudiants des cycles supérieurs de l’Institut de cardiologie ont présenté leurs recherches qui étaient candidates au prix de la meilleure recherche d’un stagiaire en science fondamentale. Nicholas Latham, qui travaille au Laboratoire de recherche translationnelle en cardiologie , a comparé la capacité des cellules souches cardiaques, qui donnent naissance au muscle cardiaque, à celle des cellules angiogéniques circulantes, qui favorisent la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins, pour stimuler la guérison tissulaire en culture cellulaire et chez les souris.

Son groupe a constaté qu’en culture cellulaire, la combinaison des deux types de cellules souches stimulait la libération de facteurs de croissance favorisant la guérison des tissus et soutenait plus efficacement la croissance des vaisseaux sanguins. Dans un modèle murin de crise cardiaque, l’utilisation conjointe des cellules souches cardiaques et des cellules angiogéniques circulantes permet de mieux prévenir la formation de tissu cicatriciel et d’améliorer la fonction cardiaque comparativement à l’utilisation d’un seul de ces types de cellules.

Drew Kuraitis, qui travaille au Laboratoire de génie tissulaire cardiovasculaire , a présenté une recherche sur la possibilité d’utiliser des cellules souches congelées et remises en culture dans des techniques régénératrices. Si les cellules congelées donnent d’aussi bons résultats que les cellules souches fraîches pour aider à la réparation tissulaire, des cellules souches saines pourraient être mises en réserve pour être utilisées ultérieurement.

Les chercheurs ont testé à la fois les cellules angiogéniques circulantes matures et les précurseurs endothéliaux à partir desquels elles peuvent être cultivées. Après la congélation, les deux types de cellules ont conservé leur capacité à migrer et à adhérer au tissu endommagé. Avec le modèle murin de dommages au cœur, on n’a observé aucune différence dans la capacité d’améliorer la récupération de la fonction cardiaque entre les cellules fraîches, les cellules congelées pendant une journée et les cellules congelées pendant quatre semaines.

Une autre recherche menée à l’Institut de cardiologie s’est penchée sur la façon d’améliorer la rétention et la survie des cellules souches en traitement.

Rashmi Tiwari-Pandey a présenté son travail visant à garder des cellules souches vivantes et saines plus longtemps après une greffe. Elle a décrit une structure biologique acellulaire injectable conçue pour retenir et protéger les cellules souches dans le cœur afin de favoriser la guérison. Dans un modèle murin de crise cardiaque, les souris qui ont reçu la structure avec ou sans cellules angiogéniques circulantes ont subi moins de dommage aux tissus et leur fonction cardiaque a été mieux préservée que chez les souris qui ont reçu seulement des cellules angiogéniques circulantes.

Tanja Sofrenovic a présenté une recherche qui utilise une matrice de soutien à base de collagène, appelée « sLeX ». Dans un autre modèle murin de crise cardiaque, l’injection de la matrice a permis d’améliorer la fonction cardiaque. On a observé chez les souris qui ont reçu la matrice sLeX un meilleur recrutement des cellules souches au cœur, une plus grande expression des protéines associées à la guérison ainsi qu’une diminution des cellules mourantes et un accroissement des cellules de mitose dans le cœur.

Everad Tilokee a discuté d’une technologie connexe : l’encapsulation des cellules angio-géniques circulantes pour améliorer leur survie après injection dans le corps. Avec ses collègues, il a découvert que les cell-ules angiogéniques circulantes encapsulées de protéines de soutien avaient amélioré la capacité de survie et de division des cellules. D’autres recherches sur les comp-osantes spécifiques des capsules pourraient mener à l’élaboration d’un mécanisme de libération contrôlée des cellules souches, selon M. Tilokee.