L’ergothérapie réduit considérablement le nombre de réadmissions à l’hôpital

26 octobre 2016

L’ergothérapie constitue l’un des meilleurs outils pour prévenir les réadmissions à l’hôpital. Telle est la conclusion d’une étude récemment publiée dans la revue Medical Care Research and Review (en anglais), qui a révélé que les taux de réadmissions étaient moins élevés dans les hôpitaux qui investissaient davantage dans leurs programmes d’ergothérapie.

Les chercheurs ont analysé les taux de réadmission après 30 jours de plus de 2 800 hôpitaux américains pour trois troubles de santé : l’insuffisance cardiaque, la pneumonie et l’infarctus du myocarde (crise cardiaque). Ils ont ensuite comparé ces taux aux résultats liés à 19 catégories de traitements et de thérapies. L’ergothérapie constituait l’une de ces catégories.

Les auteurs ont conclu que « l’ergothérapie est la seule catégorie où l’augmentation des dépenses a une incidence statistique significative sur la baisse des taux de réadmissions pour ces trois troubles de santé. »

Afin d’expliquer ce résultat, les auteurs soulignent que l’ergothérapie « se centre sur une question directement liée aux taux de réadmission : à savoir si le patient est prêt à réintégrer son environnement en toute sécurité ».

Linda Varas-Brule, Occupational therapist
L’ergothérapeute Linda Varas-Brule, avec ses outils de travail.

Mais que font donc les ergothérapeutes pour aider leurs patients à éviter d’être réadmis à l’hôpital? Linda Varas-Brule, ergothérapeute à l’Institut de cardiologie d’Ottawa, explique que l’ergothérapie vise d’abord et avant tout à améliorer le mode de vie et le niveau d’activité physique des patients. Les ergothérapeutes aident les patients à être aussi autonomes que possible dans leurs activités quotidiennes, qu’ils soient à l’hôpital, dans un centre de soins alternatifs ou à la maison.

Ils collaborent avec chaque patient afin de l’aider à effectuer des tâches qui correspondent à ses capacités. Ils évaluent si le patient peut vivre de façon autonome en toute sécurité, cernent les outils qui pourraient lui permettre d’accroître son autonomie, et établissent s’il lui faut davantage de réadaptation ou de soins.

Après qu’un patient ait quitté l’Institut de cardiologie, un ergothérapeute peut le visiter à son domicile afin d’effectuer une évaluation de sécurité et suggérer certains ajustements, comme l’installation de barres de soutien ou d’appareils qui facilitent les tâches ménagères. L’ergothérapeute peut aussi montrer au patient comment adapter ses activités quotidiennes pour compenser certaines lacunes, comme l’affaiblissement musculaire ou des pertes de mémoire.

Si le patient souffre de difficultés fonctionnelles, l’ergothérapeute peut lui suggérer des dispositifs d’assistance et lui montrer comment s’en servir. « On connaît tous les bidules qui peuvent aider les patients à exécuter plus facilement leurs activités quotidiennes », explique Mme Varas-Brule.

Un bon exemple est la « pince à long manche », qui aide le patient à enfiler un chandail en facilitant l’atteinte de la deuxième manche. Un autre dispositif, le « siège de transfert » aide les gens qui ont de la difficulté à entrer dans leur baignoire. Il s’appuie sur les deux côtés latéraux du bain et dépasse du côté extérieur, afin que la personne puisse s’assoir dessus pour ensuite s’introduire dans la baignoire.

Il existe une très grande variété d’appareils conçus pour faciliter la mobilité, la préparation des repas, la saisie d’objets, le ménage, l’hygiène corporelle, et plus encore. Il existe même de petites pattes conçues pour élever les chaises et les fauteuils à une hauteur qui convient mieux aux besoins de chacun.

Les ergothérapeutes effectuent aussi des évaluations cognitives qui contribuent à cerner les capacités des individus. Ils peuvent ainsi établir si le patient a besoin de rappels pour se souvenir de prendre ses médicaments, ou d’aide pour ouvrir les contenants de ses médicaments.

« Les ergothérapeutes collaborent de près avec les patients afin de cerner leurs forces et leurs faiblesses. On travaille aussi avec les membres de leur famille et leurs aidants naturels afin de trouver des moyens de leur faciliter la vie. On fait tous partie d’une équipe », conclut Mme Varas-Brule.