Un nouveau radiotraceur permet de mieux adapter les soins pour les patients d’insuffisance cardiaque

25 janvier 2017

Tous les traitements ne fonctionnent pas chez tous les patients. Et il n’est pas toujours possible de savoir qui pourra en profiter. L’Institut de cardiologie d’Ottawa est récemment devenu le premier centre de soins au Canada à utiliser en clinique un nouveau radiotraceur qui permettra de réaliser de meilleurs pronostics pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque.

Le radiotraceur, appelé AdreView, peut être utilisé pour établir le pronostic des patients atteints d’insuffisance cardiaque et de mieux sélectionner les patients pour les thérapies avancées comme l’implantation d’un défibrillateur automatique implantable (DAI), selon le Dr Terrence Ruddy, directeur de la cardiologie nucléaire à l’Institut de cardiologie.

L’insuffisance cardiaque consiste en une faiblesse du muscle du cœur qui fait en sorte que le cœur est incapable de pomper suffisamment de sang dans l’ensemble du corps. La capacité du cœur à pomper le sang est mesurée par la fraction d’éjection. Un cœur en santé a une fraction d’éjection de 50 %. Chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque, ce pourcentage est réduit et indique l’importance de la faiblesse du muscle du cœur. L’activation du système nerveux sympathique peut également mesurer la gravité de l’insuffisance cardiaque. On peut l’évaluer avec l’imagerie AdreView. Cette information additionnelle peut aider les médecins à savoir quels patients profiteront le mieux d’un DAI.

Il est important de déterminer quels patients ne pourront pas bénéficier de cette thérapie et d’éviter aux patients de subir une intervention invasive pour rien. Cela permet également au système de santé de réaliser des économies importantes : les DAI sont fort coûteux et les ressources du système de santé, fort précieuses!

Ce travail d’imagerie AdreView est possible grâce à la percée majeure réalisée à l’Institut de cardiologie en 2010, qui a montré que les DAI étaient efficaces chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque légère et modérée, et pas seulement chez ceux atteints d’insuffisance cardiaque grave. (Voir « L’étude RAFT au nombre des 10 percées majeures de 2010 en recherche »)

« L’innovation en imagerie cardiaque est une priorité depuis longtemps à l’Institut de cardiologie, a déclaré le Dr Ruddy. Le travail que l’on fait avec AdreView n’est que le plus récent exemple du travail fabuleux de notre équipe de cardiologie nucléaire. »

L’imagerie AdreView n’est que peu utilisée à l’heure actuelle, mais le Dr Ruddy prédit qu’on en fera graduellement un usage plus fréquent au fur et à mesure que les médecins se familiarisent avec la technique et qu’ils apprennent à utiliser l’information qui en découle pour mieux adapter les soins offerts à leurs patients.