Le jeûne intermittent aide à combattre l’obésité

24 octobre 2017

Saviez-vous que le jeûne intermittent pouvait avoir des effets bénéfiques pour le métabolisme?

Hé bien oui! Jeûner de façon intermittente pendant une période maximale de seize semaines, sans avoir à compter son apport calorique, aide à combattre l’obésité et les troubles métaboliques. Les effets bénéfiques se font sentir d’ailleurs dès la sixième semaine, selon une étude menée par Hyoung-Han Kim, de l’Institut de cardiologie, et publiée dans le journal Cell Research.

Le jeûne intermittent aurait, chez les souris, aidé à stimuler le métabolisme et à brûler des lipides en générant de la chaleur corporelle. L’équipe de recherche a été menée par Hoon-Ki Sung, de l’Hospital for Sick Children, en Ontario, au Canada.

Kyoung-Han Kim. Chercheur et directeur du Laboratoire de génétique fonctionnelle et de métabolisme cardiaque, Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa

Les recherches ont montré que les habitudes alimentaires malsaines et les modes de vie sédentaires jouaient un rôle majeur dans le développement de problèmes métaboliques comme le diabète, la maladie du cœur et l’obésité. C’est pour cette raison que des modifications alimentaires, comme le jeûne intermittent, gagnent en popularité pour combattre des problèmes comme l’obésité.

L’équipe de recherche tentait de mieux comprendre les réactions du corps à une modification alimentaire comme le jeune au niveau moléculaire. Ils ont donc imposé un jeûne intermittent à un groupe de souris pendant seize semaines. Le régime alimentaire consistait à nourrir les animaux pendant deux jours, suivi d’une journée de jeûne. Leur apport calorique n’était ajusté d’aucune façon. Quatre mois plus tard, les souris du groupe qui jeûnait de façon intermittente avaient un poids inférieur aux souris du groupe contrôle, qui continuaient à manger la même quantité de nourriture.

Le jeûne intermittent, sans avoir à réduire sa consommation calorique, peut constituer une approche préventive et thérapeutique contre l’obésité et les troubles métaboliques.

- Kyoung-Han Kim

D’autres effets bénéfiques que la perte de poids se sont manifestés chez les souris du groupe qui avaient jeûné. Le régime de jeûne intermittent a entraîné une réduction des accumulations de lipides dans les tissus adipeux blancs, mais une augmentation dans les tissus adipeux bruns (impliqués dans la combustion d’énergie et la production de chaleur corporelle) chez les souris qui suivaient un régime riche en matières grasses. Leur système insuline-glucose demeurait par ailleurs plus stable. Dans une autre expérience, des bienfaits semblables ont été observés dès la sixième semaine de jeûne intermittent.

Après avoir analysé les mécanismes biologiques en jeu, les chercheurs ont découvert que le jeûne intermittent amenuisait une réaction immunitaire dans les cellules adipeuses. Des changements s’opèrent dans certaines voies géniques qui jouent un rôle dans le système immunitaire et dans la réaction du corps à l’inflammation. Des changements s’opèrent dans certaines voies géniques qui jouent un rôle dans le système immunitaire et dans la réaction du corps à l’inflammation. Un type de globules blancs qui jouent un rôle anti-inflammatoire est alors activé. Ces macrophages anti-inflammatoires stimulent les cellules adipeuses pour brûler les graisses ou lipides emmagasinés en générant de la chaleur. Ce mécanisme se produit pendant les périodes de jeûne intermittent en raison de l’augmentation du facteur de croissance endothéliale vasculaire, qui contribue à la formation de vaisseaux sanguins et à l’activation des macrophages anti-inflammatoires.

Désormais affilié à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, le scientifique Hyoung-Han Kim occupe le rôle de directeur du Laboratoire de génétique fonctionnelle et du métabolisme. Il poursuit ses recherches sur le jeûne et ses liens avec les maladies cardiovasculaires.

 

Écoutez la discussion entre Hyoung-Han Kim et Alan Nealy de la CBC au sujet de cette découverte (en anglais)