Donna May Kimmaliardjuk : la première chirurgienne cardiaque inuite du Canada

28 novembre 2017
Dre Donna May Kimmaliardjuk, résidente en chirurgie cardiaque à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa

Au premier coup d’œil, Donna May Kimmaliardjuk semble comme n’importe quelle autre jeune femme. Enjouée et énergique, elle a l’esprit aussi aiguisé que le scalpel d’un chirurgien, malgré une série de quarts de travail de douze heures redoublée de périodes sur demande. À 28 ans, celle qu’on appelle « Dr K » à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO), deviendra la toute première chirurgienne cardiaque inuite du Canada.

La Dre Kimmaliardjuk a grandi à Ottawa, mais demeure attachée à son village de Chesterfield Inlet, une petite collectivité inuite de la côte ouest de la baie d’Hudson, au Nunavut. Ce hameau nordique de quelques centaines d’habitants a la réputation d’être l’une des plus anciennes collectivités du Nunavut.

« J’ai probablement un lien quelconque avec tout le monde à Chesterfield Inlet : c’est vraiment une petite communauté, raconte en plaisantant la Dre Kimmaliardjuk. Ils m’ont tous soutenu et étaient très excités de me voir atteindre mon objectif : celui de devenir médecin. »

La Dre Kimmaliardjuk avoue avoir développé un intérêt pour la médecine dès un très jeune âge. Ce qui l’a inspirée? Les histoires de son père au sujet du décès de son grand-père.

Je me disais alors que je ne voulais pas perdre mes propres parents et que je ne voulais pas que d’autres enfants perdent leurs parents à cause de la maladie ou de problèmes de santé, se remémore-t-elle. Et cette idée m’est collée à l’esprit, tout le long de mon école primaire et secondaire, et encore à l’université. »

- Dre Donna May Kimmaliardjuk

Elle affirme avoir été fascinée par le cœur humain pendant ses études en médecine.

La Dre « K » en est actuellement à sa quatrième année de résidence à l’ICUO. Elle attribue ses succès à l’enseignement et aux conseils de ses collègues et de ses pairs. « Je me sens extrêmement choyée de pouvoir faire ma résidence ici, à l’ICUO. Je suis entourée de professionnels et de résidents tout simplement incroyables, qui me guident dans mon parcours pour devenir chirurgienne cardiaque. »

« La réalité, c’est qu’on est tous ici pour nos patients, ajoute-t-elle. J’ai tellement de bons modèles, ici à l’ICUO. Ce sont mes patients qui profiteront ultimement de tous ces précieux conseils. »

En novembre, elle fut l’un des treize lauréats (l’un des trois lauréats de la catégorie jeunesse), d’un Indspire Award 2018. Ces prix sont remis annuellement à des membres des communautés des Premières Nations, des Inuits ou des Métis pour reconnaître et célébrer les accomplissements et contributions des Autochtones au Canada.

« Je suis reconnaissante qu’il existe une organisation qui reconnaît les réussites des Autochtones, qui souligne le travail que j’ai fait et qui tient à le célébrer. »

La Dre K profite de son rôle à l’ICUO pour lancer un message inspirant aux jeunes femmes et aux jeunes Autochtones : « Poursuivez vos études, dit-elle avec conviction. L’éducation, c’est tellement crucial. Ça ouvre tellement de portes! C’est vraiment grâce à mon éducation que je suis là où je suis aujourd’hui. »

« Il n’y a pas de rêve ou d’objectif inatteignable ou trop fou. Foncez! »

La Dre Kimmaliardjuk soutient J’aime les Premiers Peuples, un organisme sans but lucratif mené par des bénévoles qui vise à encourager les enfants et les jeunes Autochtones à poursuivre leur éducation et à les motiver à rester sur les bancs d’école afin de contribuer à leur succès.

Pour plus de renseignements :

Courte entrevue (en anglais avec sous-titres français) avec Donna May Kimmaliardjuk, résidente en chirurgie cardiaque à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa.

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