Fibrillation auriculaire

De nombreuses personnes souffrant de fibrillation auriculaire mènent une vie parfaitement normale, mais cette maladie augmente le risque d’accident vasculaire cérébral.

Comprendre la fibrillation auriculaire

La fonction de pompage du cœur est régulée par des impulsions électriques qui sont générées par le nœud sino-auriculaire (SA). En se propageant comme des ondes à la surface de l’eau dans les deux oreillettes, ces impulsions entraînent leur contraction. Ce mécanisme expulse le sang vers les ventricules.

Les impulsions électriques poursuivent leur course jusqu’au nœud auriculo-ventriculaire (AV), lequel se sépare en deux branches. Le nœud AV agit comme un fil électrique qui distribue les impulsions électriques dans les deux ventricules simultanément, ce qui leur permet de se contracter pour propulser le sang dans le corps et les poumons.

Lorsque le cœur fonctionne normalement, ce cycle se répète de 50 à 150 fois par minute.

Chez un patient souffrant de fibrillation auriculaire, les impulsions électriques ont lieu un peu partout dans les oreillettes de façon désordonnée. Ces impulsions aléatoires trop nombreuses font en sorte que les battements du cœur sont irréguliers et, parfois, trop rapides.

Il y a plusieurs formes de fibrillation auriculaire :

Paroxystique

Les épisodes de fibrillation auriculaire durent de quelques secondes à quelques jours. En général, ils surviennent et cessent spontanément.

Persistante

Les épisodes de fibrillation auriculaire durent plus d’une semaine. En général, seul un traitement peut y mettre fin.

Permanente

La fibrillation auriculaire est constante. Les divers traitements administrés n’ont pas permis de corriger l’anomalie et il est peu probable que le rythme cardiaque redevienne normal.

Dans bien des cas, les patients souffrant de fibrillation auriculaire mènent une vie tout à fait normale.

Le flutter auriculaire

Le flutter auriculaire ressemble à la fibrillation auriculaire, mais il est moins courant. Un grand nombre de patients souffrent à la fois de flutter auriculaire et de fibrillation auriculaire. Étant donné les similitudes entre ces deux affections, les traitements se ressemblent. De plus, le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) est comparable pour les deux affections.

Série de vidéos Parlons de la fibrillation auriculaire

Cette série de vidéos s’adresse aux patients et aux soignants qui veulent en savoir plus sur la fibrillation auriculaire.

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Causes

Diverses affections cardiaques comme les valvulopathies, les crises cardiaques et l’insuffisance cardiaque peuvent causer la fibrillation auriculaire. Les infections qui entraînent une inflammation du muscle cardiaque ou de l’enveloppe externe du cœur peuvent causer une fibrillation auriculaire. Certaines personnes ayant des problèmes cardiaques congénitaux souffriront de fibrillation auriculaire au cours de leur vie.

D’autres problèmes de santé comme l’hypertension artérielle, le diabète, l’apnée du sommeil et les maladies pulmonaires peuvent accroître le risque de fibrillation auriculaire. Dans bien des cas, on ne sait pas pourquoi une personne souffre de fibrillation auriculaire.

Complications associées à la fibrillation auriculaire

Si elle n’est pas traitée, la fibrillation auriculaire peut entraîner de graves problèmes comme un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une insuffisance cardiaque.

Accident vasculaire cérébral

Comme les oreillettes ne peuvent expulser le sang correctement, celui-ci s’y accumule et finit par coaguler. Les contractions irrégulières des oreillettes peuvent déloger les caillots formés, qui migrent alors dans la circulation sanguine.

Si un caillot se rend jusqu’au cerveau, il peut se loger dans un vaisseau sanguin et interrompre l’apport en sang dans cette partie du cerveau, causant un AVC. Dans de rares cas, ces caillots se logent ailleurs dans le corps et entraînent d’autres complications.

Insuffisance cardiaque

Si la fibrillation auriculaire n’est pas maîtrisée, elle peut affaiblir le cœur et causer une insuffisance cardiaque. L’insuffisance cardiaque survient lorsque le cœur a du mal à faire circuler le sang, ce qui entraîne une accumulation de liquide. Cet excès de liquide peut faire enfler les chevilles et la partie inférieure des jambes ou entraîner des difficultés respiratoires et une fatigue extrême.

Autres complications

Chez certaines personnes, la fibrillation auriculaire entraîne un épuisement, une faiblesse ou des problèmes respiratoires. Si elle n’est pas maîtrisée, elle peut aussi causer des douleurs à la poitrine, des étourdissements et une fatigue extrême. La fibrillation auriculaire peut en outre être à l’origine d’épisodes de confusion chez les personnes âgées. Bien qu’ils ne mettent pas la vie en danger, ces symptômes peuvent limiter vos activités de tous les jours et détériorer votre qualité de vie.

Diagnostic

Dans bien des cas, le diagnostic de la fibrillation auriculaire est établi lorsqu’un patient se présente chez son médecin ou au Service des urgences avec des symptômes. Dans d’autres cas, on détecte cette maladie au cours d’un examen courant. Pour diagnostiquer la fibrillation auriculaire, votre médecin passera en revue vos antécédents médicaux, procédera à un examen physique complet et vous fera passer des examens.

Les examens les plus couramment prescrits sont décrits ci-dessous.

  • Électrocardiographie (ECG) : Cet examen, qui enregistre l’activité électrique de votre cœur, permet de déterminer si l’anomalie du rythme cardiaque correspond à une fibrillation auriculaire.
  • Moniteur Holter : Cet examen qui ressemble à l’ECG permet d’enregistrer l’activité électrique du cœur pendant une période pouvant atteindre 48 heures. Les patients sont reliés à un petit appareil portatif qu’ils doivent transporter dans une pochette ou en bandoulière pendant deux jours. Le moniteur Holter est utile si vous souffrez de fibrillation auriculaire de façon intermittente et que cette affection n’a pas été détectée à l’ECG.
  • Enregistreur d’événements : Cet appareil ressemble au moniteur Holter. Vous le porterez pendant une période pouvant atteindre deux semaines. Chaque fois que vous ressentirez quelque chose d’anormal comme un rythme cardiaque rapide, des étourdissements ou une douleur à la poitrine, vous devrez appuyer sur le bouton d’enregistrement. L’appareil détectera et enregistrera aussi certains épisodes automatiquement.
  • Échocardiographie : Cet examen par ultrasons permet à votre médecin d’observer le fonctionnement des cavités et des valvules de votre cœur.

Symptômes

Les symptômes associés à la fibrillation auriculaire sont les suivants :

  • Rythme cardiaque rapide ou sensation de battements de cœur « manquants »;
  • Difficulté à respirer (essoufflement);
  • Étourdissements ou impression d’être sur le point de s’évanouir;
  • Fatigue ou manque d’énergie;
  • Douleurs, serrement ou pression au niveau de la poitrine;
  • Anxiété, impression que quelque chose ne va pas.

Ces symptômes sont les plus courants. Il se peut que vous n’ayez qu’un ou deux symptômes ou que vos symptômes soient différents. Un grand nombre de personnes n’ont aucun symptôme. En fait, en maîtrisant leurs symptômes de façon optimale, de nombreux patients ont une excellente qualité de vie.

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Traitement

À elle seule, la fibrillation auriculaire ne met généralement pas la vie en danger. Toutefois, elle doit être traitée, car :

  • Elle peut détériorer votre qualité de vie et vous empêcher de vous livrer à vos activités courantes;
  • Elle ralentit la circulation du sang dans le cœur, ce qui accroît le risque d’accumulation de sang et de formation de caillots sanguins. Si un caillot se retrouve dans la circulation sanguine, il peut causer un AVC.

Prise de médicaments pour atténuer les symptômes

Il y a deux traitements principaux pour les symptômes de la fibrillation auriculaire : le contrôle de la fréquence cardiaque, qui rétablit une fréquence normale, et le contrôle du rythme cardiaque, qui rétablit un rythme normal. Le choix du traitement dépend de plusieurs facteurs, notamment les suivants :

  • le type de fibrillation auriculaire;
  • les autres problèmes cardiaques ou de santé;
  • les symptômes;
  • les préférences du patient.

Un grand nombre de patients doivent changer de traitement en cours de route en raison de l’évolution de leur affection.

Prise d'anticoagulants pour réduire le risque d’AVC 

Il se peut que votre médecin vous prescrive un anticoagulant afin d’empêcher la coagulation du sang dans votre cœur. Les anticoagulants n’éclaircissent pas le sang; ils ralentissent la formation de caillots. Le type d’anticoagulant qui vous sera prescrit dépend des autres affections dont vous souffrez et de votre risque global d’AVC.

Les anticoagulants sont très efficaces pour réduire le risque d’AVC; ils sont indiqués chez presque toutes les personnes souffrant de fibrillation auriculaire. Dans certains cas, il faut effectuer des analyses de sang au début du traitement afin de déterminer la dose d’anticoagulants qui convient le mieux au patient.

Interventions

Les interventions les plus courantes pour traiter la fibrillation auriculaire sont la cardioversion électrique et l’ablation par cathéter.

  • Cardioversion électrique : Comme la défibrillation, cette intervention consiste à administrer une décharge électrique au cœur. Toutefois, dans la cardioversion électrique, l’intensité de la décharge est plus faible. Si vous devez subir une cardioversion, vous passerez la journée à l’Institut de cardiologie. On vous donnera un médicament pour vous aider à dormir et à vous détendre Lorsque le médicament fera effet, on placera les électrodes du défibrillateur sur votre poitrine et on vous administrera une faible décharge électrique. Vous ne vous souviendrez pas de la décharge et vous ne ressentirez aucune douleur. Une fois l’intervention terminée, votre médecin pourrait aussi vous prescrire un médicament qui contribuera à normaliser votre rythme cardiaque.

La cardioversion est une solution à court terme. Chez la plupart des patients ayant subi cette intervention, la fibrillation auriculaire réapparaîtra.

  • Ablation par cathéter : Au cours de cette intervention, on insère de petits fils dans une veine de l’aine ou du cou pour les acheminer jusqu’aux parties du cœur où les impulsions électriques sont irrégulières. Lorsque les fils sont au bon endroit, des ondes de radiofréquence sont appliquées afin de détruire de petites zones de tissus à l’origine de l’anomalie.
  • Autres traitements visant à maîtriser les symptômes : Il se peut que votre médecin recommande l’implantation d’un stimulateur cardiaque ou une ablation cardiaque chirurgicale (intervention de Maze) pour traiter votre fibrillation auriculaire.

Ressources

Autres sources de renseignements